COP21, Et maintenant...




N°5 -  De la COP21 à la COP22 : comment gagner le combat climatique ?




N°4 -  Une transition énergétique théorique ?


Le gouvernement vante sans cesse sa loi «relative à la transition énergétique pour la croissance verte», qualifiée par François Hollande d’«un des textes les plus importants du quinquennat».
Promulguée le 17 août au terme de trois difficiles années de gestation, elle fixe d’ambitieux objectifs : consommation d’énergie divisée par deux en 2050, baisse de 40 % des gaz à effet de serre et de 30 % des énergies fossiles d’ici à 2030, 32 % d’énergies renouvelables en 2030…
Sans oublier la diminution de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % d’ici à 2025 (contre plus de 75 % aujourd’hui), une des promesses phares du candidat Hollande.

Magnifique sur le papier, sauf que pour l’appliquer, il manque toujours un texte majeur : la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Sans cette feuille de route de la politique énergétique du pays jusqu’en 2023, les beaux objectifs inscrits dans la loi resteraient lettre morte. Celle-ci verra-t-elle le jour ? A voir. Après avoir procrastiné des mois, repoussant sans cesse la présentation de la PPE - prévue à l’origine avant fin 2015 -, le gouvernement a tenté de l’enterrer discrètement.
Pourquoi ?
Sans doute le gouvernement se sent-il coincé par le tabou de la baisse du nucléaire et la mainmise d’EDF sur la politique énergétique, le tout exacerbé par le marasme économique dans lequel s’enfonce la filière de l’atome. Publier une vraie PPE, c’est détailler comment l’Etat espère atteindre l’objectif de 50 % de nucléaire dans le mix électrique. Or, la Cour des comptes elle-même l’a dit : cela impliquerait pour EDF de fermer 17 à 20 des 58 réacteurs français, dans l’hypothèse d’une consommation de courant constante. Ce dont le PDG d’EDF ne veut pas entendre parler. L’exécutif restera-t-il décidé à ne surtout rien décider et à refiler la patate chaude à la prochaine majorité, après les élections de 2017 ? Ou saura-t-il reprendre la main et jouer son rôle d’Etat stratège ?


N°3 - Engagements ou pas ?


N°2 -  Pierre Rabhi : "La COP21 manipule l'opinion"


Auteur, philosophe, conférencier, agriculteur, Pierre Rabhi sème depuis plusieurs années sa conception du monde et de la nature. Face à l'urgence climatique, il dénonce l'inefficacité des grandes messes internationales, à l'instar de la COP21, qui selon lui, "manipule les esprits". Il appelle à la conscience et à l'action citoyenne pour faire bouger les lignes et ainsi se réapproprier la vraie valeur de la vie.

Pierre Rabhi: "Je suis ulcéré comme beaucoup de gens et je condamne fermement cette violence. Elle est planétaire et terrible. L'humanité doit de toute urgence suffisamment évoluer pour éradiquer toute violence, et pour cela, il faut changer de processus, en allant vers une plus grande reconnaissance de l'autre."

"Ces violences sont, en général, reliées à des contentieux larvés, construits au cours de l'histoire : la colonisation, l'humiliation, la non-reconnaissance, l'iniquité mondiale.Toutes les sept secondes, selon les experts de l'ONU, un enfant meurt de faim. Pourtant, la planète est suffisamment riche pour que ce fléau ne se produise pas."

"L'humanité est de nos jours confrontée à une mutation sans précédent. Et dans ces bouleversements, nous devons garder le cap, c'est-à-dire, construire une fraternité humaine en adéquation et en relation avec la nature, le berceau indispensable à tous êtres humains et toutes créatures."

"Je n'attends pas grand-chose de ces sommets internationaux. Ces rencontres sont censées rassembler des autorités afin qu'elles prennent des décisions importantes concernant notre rapport à la vie et à la nature. Mais depuis des années, aucune grande mesure ne sort de ces grandes messes."

"L'inefficacité de ces rendez-vous du type de la COP21 - au-delà du danger qu'ils font courir à la planète,- engendre un autre mal : celui d'une manipulation de l'opinion. Les décideurs font croire à la population qu'ils s'occupent de ces grands enjeux climatiques, mais ils n'apportent pas une réponse à la hauteur de la gravité de la situation."

"Le problème réside dans la division entre la nature et nous. Nous sommes la nature, et l'écologie devrait ainsi être la chose qui concerne absolument tout le monde, du président de la République au balayeur. Sauf qu'aujourd'hui, il y a un clivage initié par l'être humain. Il s'est ainsi installé dans un statut dans lequel il s'est donné tous les droits contre la nature. Avec un mot d'ordre : pillons et détruisons."


"Pourtant, sur l'échelle du temps, si nous reprenons un ratio temporel de 24 heures, l'Homme n'est présent sur la planète que depuis une ou deux minutes. Et dans ce très court instant, l'Homme est devenu un fléau pour la planète. Mais aussi pour lui-même. Il est son premier fléau."

"La première nécessité est d'analyser où se trouve désormais l'autorité. La finance s'est accaparée cette autorité et cette toute-puissance dans le monde. De ce principe d'argent roi, concentré dans les mains d'une caste qui décide, se trouve les limites du pouvoir politique. Les responsables, pourtant élus, ont ainsi un espace de décision mince."

"Par ailleurs, au sein même de la sphère politique, la question climatique est substituée, depuis de nombreuses années, à d'autres priorités, à l'instar du chômage. La question du climat passe également au second plan lorsque les luttes politiques, où triomphe parfois la démagogie aux dépens du réalisme, prennent le dessus, avec pour dessein de répondre à une logique personnelle de réélection électorale."


"Pourtant, face à ces blocages, nous pourrions commencer à modifier la société dès demain.

L'un des enjeux majeurs résulte de l'éducation de nos enfants. Celle-ci devrait se focaliser, non pas sur la compétition, mais sur la sociabilité et la solidarité. En très peu de temps, nous pourrions créer des êtres solidaires, et non pas opposés.
Le système actuel de l'école introduit immédiatement la notion d'antagonisme, en poussant les enfants vers un élitisme insatiable. Cette conception est nauséabonde. D'une part, elle pare l'enfant d'angoisse. D'autre part, l'enfant est ainsi préparé à avoir une perception de l'autre comme l'antagoniste étant celui qu'il faut dominer."

"Ce balancier entre dominant et dominé est une aberration au regard de l'histoire. Il y a toujours eu une catégorie opprimée, qui s'est ensuite révoltée contre son oppresseur. Puis, l'opprimé devient oppresseur. Il faut donc changer totalement de schéma.

Nous, simples citoyens, avons un pouvoir énorme, qui par notre action peut avoir des répercussions majeures. Mais nous ne l'exerçons pas. Nous devons aller vers un comportement frugal."

"Certaines multinationales sont par leurs activités nocives à notre planète. Mais ces mêmes entreprises que nous pointons du doigt, nous les nourrissons tous les jours. Certes, il y a des faits que je ne peux pas renier. Je suis également en cause sur certains comportements, lorsque, par exemple, je fais le plein d'essence de ma voiture. Mais il y a des espaces dans lesquels je peux prendre des initiatives personnelles. C'est à ce titre que je parle de sobriété."

"En devenant "simples", nous pouvons ainsi poser des soucis aux multinationales. En effet, elles fonctionnent sur une approche subliminale, qui est de mettre l'individu psychologiquement dans le manque. La marge du superflu qu'elles engendrent est sans limites. Face à cette tentation, nous pouvons jouer un rôle majeur en adoptant un comportement raisonnable. "Est-ce que je me comporte avec simplicité et sobriété, répondant ainsi à mes besoins légitimes, ou suis-je dans l'avidité permanente ?"


"La sobriété peut être heureuse, apporter de la joie en marquant un palier de satisfaction. Or nous sommes dans une société qui s'appuie sur l'insatiabilité avec le credo du "toujours plus". Que ce soit au niveau de l'État ou de l'individu, le gaspillage est énorme. Ce comportement n'a pas pour seule conséquence notre personne, mais il se répercute sur l'autre. Notre gaspillage peut affamer notre voisin. Il y a tout un pan de l'humanité qui est dans la précarité, et nous, on fabrique 30 à 40 % de déchets."

"Le grand problème de la société, aujourd'hui, c'est qu'elle est hors-sol. L'individu est concentré dans des villes de plus en plus gigantesques, éloignant ainsi davantage les populations des problématiques de la vie.

Prenons un exemple extrême. Pendant les guerres, tout le monde se souvient du cousin à la campagne. Il était pourtant jusqu'alors catégorisé comme le "pauvre type" qui n'a jamais réussi. Sauf, qu'en réalité, c'est lui qui détient la vie. Le réalisme aujourd'hui, c'est une écologie pratique, qui incarne la vie."

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N°1 - France (13) - Une usine des Bouches-du-Rhônes, qui produit de l'alumine, pourra continuer, pendant 6 ans, à déverser en Méditerranée ses déchets considérés comme toxiques dans les eaux du Parc national des Calanques


L'usine Altéo de Gardanne dans les Bouches-du-Rhônes, qui produit de l'alumine, a rejeté en mer pendant des décennies l'équivalent de plus de 20 millions de tonnes de "boues rouges", qui contiennent de l'alumine, du fer et de l'arsenic.
Ces déchets sont déversés, via une canalisation, à 7 km au large de Marseille et Cassis dans une zone désormais englobée dans le parc national des Calanques.
L'autorisation d'exercer cette activité arrivait à échéance le 31 décembre. L'industriel avait donc demandé une nouvelle autorisation, avec des rejets beaucoup plus limités mais néanmoins encore au-dessus des seuils réglementaires.
Le 22 décembre, le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT) s'était prononcé pour une poursuite de cette activité d'Altéo, dont une partie des boues rouges toxiques finissent toujours dans la Méditerranée. Seule contrainte : le conseil laisse à l'industriel 6 ans pour cesser ces rejets.
NOTA: L'entreprise bénéficie d'exonérations de paiement des taxes de pollution, ce qui représente un cadeau de dix millions d'euros tous les ans, ainsi que de subventions publiques.

4 commentaires:

  1. On ne sait plus quoi inventer pour masquer le fruit de notre inconscience...

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  2. "Et pourquoi pas"
    Arrêter de donner tous les pouvoirs aux politiques !
    Ils changent de ministère comme ils changent de chemise, les compétences sont-ils toujours au rendez-vous ?
    Les rares exemples d'élus n'ont pas tenus longtemps face aux pressions et lobbys.
    Un cercle fermé ou l'expérience et les compétences ont beaucoup de mal à s'exprimer, sauf avec des oeillières. Mais je ne pense pas que ce soit la meilleures façon d'avancer (ou tout droit dans le mur)

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  3. Sur votre n°1: Pour info, cette entreprise savait très bien que la convention prendrait fin le 31 décembre 2015, mais c'était elle préparée à se mettre en conformité avec la loi ? Pas du tout ! Elle se doutait bien qu'il y aurait prolongation, un peu de chantage à l'emploi et ça passe. Et c'est partout pareil !

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  4. Aline-Berth de Bar..10 janvier 2016 à 21:39

    Le système économique actuel ne veut surtout pas changer et il favorise l'agriculture productiviste qui épuise et pollue les terres et les aliments, facilite la politique des hypermarchés organisant la surconsommation, le gaspillage et l'obsolescence programmée.
    La préparation de cette 21e conférence s'est caractérisée par le rôle croissant qu’y ont joué les multinationales.
    la cohabitation entre le régime international de commerce et d’investissement actuel et l’ambition prétendue de lutter contre le changement climatique est impossible.ALENA, TAFTA ou CETA sont incompatibles avec les objectifs affichés lors de la COP21

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