Combs-la-Ville - Requalification du secteur « des deux coupoles »

"Projet présenté par le Maire aux conseils de quartier le vendredi 3 juillet 2015

Présentation annotée par François Verret – Membre du Conseil de Quartier de Bois l’Evêque"

Introduction
Ce projet a été présenté aux membres des groupes de quartier le vendredi 3 juillet. Il est également présenté dans le N°161 de Rencontre (Septembre 2015) Il est à noter qu’il n’a pas fait l’objet d’une consultation de ces membres, le projet étant complètement ficelé...

De quoi s’agit-il ?
En résumé : la Coupole revient à la charge exclusive de la commune, la piscine est réhabilitée et 8 immeubles sont construits sur le secteur pour financer en partie le projet...

Comment lire les commentaires :
Tous les commentaires sont en vert (1) à (6) dans la présentation du projet ci-dessous
Celle-ci (tout ce qui n’est pas en vert) a servi à la présentation du 3 juillet et a été envoyée ensuite à l’ensemble des membres des Conseils de Quartier. Elle n’a pas été modifiée dans le présent document.


Situation actuelle

Situation future




















Présentation du projet: "Un projet global et cohérent"

• Dialogue de la culture et du sport:
- Réappropriation de la Coupole par la ville (1)
- Réhabilitation de la piscine et création d’un nouveau centre nautique (2)

• Aucune dépense pour la commune: (3)
- « Bouclage » du financement de la piscine assuré par les subventions et la vente des terrains

• Urbanisation maîtrisée:
- Apport de population pour créer de la vie... (4)
- Dans des proportions raisonnables (5)

• Lien social et mixité:
- 215 nouveaux logements dont 52 en locatif social
- Le centre d’activités sociales Trait d’Union reconstruit
- Une zone commerciale à proximité (P. Picasso)

• Préservation de l’environnement:
- Le projet s’inscrit dans son environnement
- Faible empreinte environnementale des nouveaux logements (6)
- Création d’un cheminement piéton-cycle le long de la piscine de la rue Jean-François Millet au parc central
- Végétalisation importante du site de la piscine
- La résidence des Carneaux totalement préservée

Commentaires

(1) Réappropriation de la Coupole par la ville
Cela correspond en fait au départ de la Scène Nationale de Combs La Ville (ainsi que de la Rotonde à Moissy) vers le grand Théâtre de Sénart... Après les commerces et les loisirs, c’est la culture qui s’éloigne des centres villes pour une concentration des services de tous ordres au Carré Sénart, avec les besoins de déplacement, et donc de parking, que de tels choix génèrent. Mais ces équipements de prestige, s’ils contribuent à la disparition des terres agricoles, sont plus flatteurs pour nos élus de Sénart que la rénovation des équipements actuels.
Reste donc un bâtiment qui devra vivre avec la seul part communale (450 000 € par an) qui était versée au fonctionnement de la Scène Nationale. Une charge identique pour la commune, la qualité de Scène Nationale en moins.
Dans un contexte de restriction budgétaire qui s’impose aux collectivités, on peut s’inquiéter du devenir réel de cette réappropriation.

(2) Réhabilitation de la piscine
Construite dans les années 70, nul doute qu’une réhabilitation soit la bienvenue pour cet équipement très utilisé par les Combs La Villais. Reste à voir à quel prix ce projet se réalise...

(3) Aucune dépense pour la commune
En complément des subventions qui peuvent être obtenues pour un tel projet, le bouclage financier est assuré par la vente des terrains alentour, actuellement en espaces verts et non bâtis, pour y construire 8 immeubles.
Ceci appelle plusieurs commentaires :
- Un tel lien entre une dépense et une recette exceptionnelle pour la financer n‘est qu’une construction intellectuelle. En pratique, la commune perçoit des recettes avec lesquelles elle construit un budget permettant d’engager des dépenses. Le lien présenté ici n’est que « géographique », mais n’a pas d‘autre justification rationnelle.
- Il faudrait donc plutôt comparer cette dépense aux autres dépenses faites par la commune pour juger des priorités à donner. Il serait sûrement ainsi possible de voir que certaines dépenses pourraient être réduites voire stoppées pour permettre de financer un projet tel que la réhabilitation de la piscine.
- La densification du cœur de ville s’opère déjà fortement par la disparition de propriétés individuelles et leur remplacement par du collectif. Cela génère des entrées supplémentaires d‘impôts locaux qui devraient permettre de financer les projets de la commune.
- Finalement, cette opération s’affiche comme indolore pour la commune alors qu’elle se fait par la cession d’une partie de son patrimoine d’espaces verts ou non bâtis.
- Et il est en effet à craindre que tant que le projet est présenté comme étant sans impact financier, il sera accueilli sans souci par la population... La notion de biens communs est devenue quantité négligeable dans une société individualiste
- Une telle gestion interroge sur le moyen ou long terme : comment les projets seront financés lorsque la commune n’aura plus de patrimoine ?

(4) Apport de population pour créer de la vie
- Il est en effet intéressant de noter que, lors de la réunion de présentation, le quartier actuel était présenté comme « sans vie, ayant besoin d’être redynamisé »... C’est oublier la forte animation durant le forum des associations mais également la présence permanente de piétons et promeneurs que l’on peut y voir tout au long de l’année.
- Cet argument n’était là que pour introduire le projet d’urbanisation à venir.
Car « quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu’il a la rage »... ainsi le quartier a été présenté comme mort et à redynamiser.
- A noter de plus le concept nouveau qui voudrait que la création de 215 logements «crée de la vie ». L’expérience prouve que cela contribue à amplifier le caractère de ville-dortoir plutôt qu’à créer une quelconque animation.

(5) Dans des proportions raisonnables
- Là encore, la notion de raisonnable est éminemment subjective. Le chiffre donné ensuite de 215 logements (soit 8 immeubles R+4) correspond à 600 à 800 personnes quand même...
- Mais il faut surtout retenir le nombre de véhicules que cela ne manquera pas d’amener sur le secteur. Avec un minimum de 300 voitures, cela correspond au double environ du parking de la Coupole. La photo de début de présentation montre combien ce paramètre a été largement sous dimensionné. Il est à craindre que cela ne devienne une vocation pour l’Espace Central tout proche dont il a été dit en réunion « qu’il faudra bien s’en occuper un jour ».

(6) Faible empreinte environnemental des nouveaux logements
- Cet argument couvre en général l’isolation des bâtiments et leur faible consommation énergétique. C’est indéniablement un effort nécessaire et réel mais l’empreinte environnementale ne se résume pas à cela. Il faut noter par exemple l’imperméabilisation quasi complète des pourtours des dernières résidences construites sur la commune (parking goudronnés jusqu’au moindre recoin) qui ne laisse pas la moindre parcelle à la biodiversité pourtant fortement menacée.

En conclusion
- Il est intéressant de comparer ce projet avec les premières phases d’urbanisation de Combs dans les années 70 :
A cette époque, la qualité de vie était un élément pris en compte dans l’urbanisation avec, précisément, l’implantation de la Scène Nationale et de nombreux espaces verts, dont notre ville est fière à juste titre.
Aujourd’hui, ce sont les logiques économique et financière qui priment, la Scène Nationale (et la culture) s’en vont et les espaces verts servent de variable d‘ajustement financier.
- Ce 3 juillet, la réunion s’est tenue par un jour de canicule qui illustre bien l’ère de dérèglement climatique dans laquelle nous entrons. Il serait essentiel de repenser toutes les décisions qui contribuent à cette situation, l’urbanisation effrénée sur le territoire de Sénart en étant une, de toute évidence.
Mais il semble que les signaux ne soient pas encore assez forts pour que les décideurs à tous les niveaux, dont nos collectivités locales, prennent les mesures qui s’imposent.

Nota :
Ces commentaires sont le fruit de la réflexion d’un citoyen, membre de Conseil de Quartier depuis l’origine. Il ne faut pas y voir une quelconque attaque politique puisque visant autant les choix des élus de Sénart (de Gauche) que ceux de la commune (de Droite). A noter que ces commentaires ne s’en prennent pas aux personnes mais aux choix qui, mis bout à bout, conduisent à de profonds bouleversements du territoire (pour ne pas dire à son massacre).
La généralisation de ces choix à tous les niveaux de notre société conduisent finalement à une destruction irrémédiable de notre environnement.
Les conséquences globales pour la planète, à commencer par le dérèglement climatique dont on ressent déjà les effets, sont aussi le résultat de la somme des décisions locales prises tous les jours par nos représentants élus.

Par François Verret – Membre du Conseil de Quartier de Bois l’Evêque
(Contact : francois.verret@orange.fr)

2 commentaires:

  1. Tout à fait en accord avec votre commentaire (4) Apport de population pour créer de la vie. Lorsque l’on voit les derniers quartiers sortis de terre il y seulement quelques mois ou en cours « eco-quartier » soit disant (Lieusaint, Cesson et Moissy) ils sont mort et sans dynamisme. Ce n’est pas le tout de créer des infrastructures de vie et de liens, il faut les faire vivre.

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  2. Et pour le quartier des Brandons ? nous l’attendons toujours le Maire !

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