La Seine-et-Marne cancre de l’écologie ?

Le "poumon vert de l’Ile-de-France" se retrouve en 84e position en 2015, et en 80e position pour 2016 sur les 96 départements métropolitains

Ce classement, qui a vu le jour en 2007, prend en compte huit critères. Pour chacun d’entre eux, le département a reçu une note sur 20.
Et c’est la moyenne de toutes ces notes qui a permis d’obtenir le classement final.

Catégorie par catégorie, voici le détail des classements de la Seine-et-Marne par rapport aux autres départements français.



  • Qualité de l’air : 84e/96 en 201584e/96 en 2016
  • Qualité de l’eau : 90e/96 en 2015 - 95e/96 en 2016
  • Gestion des déchets : 75e/96 en 2015 - 87e/96 en 2016
  • Nombre d’établissements qui pratiquent la vente directe, bio et/ou équitable,  autrement dit « durable » : 8e/96 en 201539e/96 en 2016
  • Protection de la biodiversité : 20e/96 en 2015 - 9e/96 en 2016
  • Place de l’agriculture biologique : 96e/96 en 2015 - 94e/96 en 2016
  • Place des énergies renouvelables : 75e/96 - 49e/96 en 2016
  • Inscription dans la démarche Agenda 21 (un outil issu de la conférence de Rio de 1992 et qui regroupe les politiques locales de développement durable pour le XXIe siècle) : 7e/96 en 2015 - 21e/96 en 2016

Et pour l'Ile-de-France en 2016
  • Essonne : 59e/96
  • Val-de-Marne : 95e/96
  • Seine-saint-Denis : 80e/96
  • Hauts-de Seine : 88e/96
  • Paris : 76e/96
  • Val-d'Oise : 86e/96
  • Yvelines : 83e/96
Carte nationnale interactive ici >>


  1. La Loire-Atlantique, mais seulement 78ème sur la qualité de l'eau
  2. La Gironde, 1er sur l'agriculture biologique, agenda 21 et consommation durable
  3. Le Morbihan et l'Hérault

Article et interviews de Isoline Millot, Conseillère départementale et de Jane Buisson, Présidente de Nature Environnement 77 à lire sur Le Parisien.fr - ici >>

Sénart, « Un terrain d’expérimentation en logistique »

Une certaine approche du territoire a lire sur le n° 22 - janvier 2015 (pages 8 à 11) de "Stratégies Logistique" consultable ici >>

Extraits:
- « Pour ceux qui ne connaissent pas, Sénart est situé au Sud Est de Paris et à une trentaine de kilomètres de la capitale. Nous sommes desservis principalement par la Francilienne et l’autoroute A5, infrastructures qui sont arrivées dans les années 1990. Et c’est ce qui explique l’arrivée de la logistique à ce moment là. Nous avons ainsi développé un certain nombre de parcs embranchés fer, avec un succès mitigé car nous n’avons pas la capacité d’implanter de plateformes multimodales comme Delta 3. Le port le plus proche est sur Evry et nous avons quelques conteneurs qui viennent par là mais c’est presque tout, hors Samada qui dessert Paris par train à partir de Combs-la-Ville. Mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt parce l’embranchement fer n’est utilisé que par Samada alors qu’une vingtaine d’entrepôts disposent d’un embranchement. Notre rôle n’est pas que de faire de la logistique mais bien d’aménager la Ville Nouvelle qui compte 12 000 hectares, soit la taille de Paris, pour 117 000 habitants. C’est une ville à la campagne avec une dizaine de communes et la possibilité de développer 12 000 logements de plus, 200 000 m2 de bureaux et la logistique s’inscrit dans notre stratégie de développement. »

- « La stratégie a toujours été d’implanter des bâtiments logistiques le long de la Francilienne ou de l’autoroute A5 en essayant d’insérer à l’intérieur de la ville les emplois, les habitants et de jouer la proximité avec les problèmes que peuvent par exemple générer les entrepôts Seveso par exemple. Et globalement, cela se passe bien. La logistique sur Sénart compte 1,8 millions de m2 d’entrepôts implantés sur sept parcs logistiques »

- « un permis de construire de 60 000 m2 a été obtenu par le groupe PRD. Il faut compter sur un délai moyen de 10 à 12 mois pour obtenir un permis de construire. Deux autres permis de construire ont été déposés pour des entrepôts de 90 000 et 70 000 m2 . Nous sommes également en discussion avec un utilisateur pour un 80 000 m2. Mais la question qui se pose aujourd’hui ne porte pas que sur l’ICPE ou la longueur de bâtiment, elle porte aussi sur la hauteur. Il faut donc savoir intégrer les bâtiments dans un paysage pour éviter des oppositions dans le cas de modification de PLU. Notre vision est de dire que si nous voulons rester compétitif, c’est d’avoir de grands bâtiments en capacité d’offrir de grandes hauteurs. »

- « nous avons travaillé avec l’EPA de Sénart, notamment sur le projet du Grand Paris. Il s’agissait d’étudier la place de Sénart aux portes de Paris, sachant que cette zone est embranchée fer, notamment avec la ligne D du RER. »

N'hésitez pas à poster vos commentaires & avis sur ces "Stratégies" pour lesquelles vous n'êtes pas prêt d'être consulté, même si cela ce passe sous vos fenêtres. Ils seront envoyés aux élus concernés
A défaut d'enquêtes publique pertinentes, il faut bien faire autrement.
Merci de votre contribution !

Projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, la nature et les paysages

La biodiversité se dégrade : un état des lieux inquiétant
Environ 1,8 million d’espèces animales et végétales différentes ont été décrites à la surface de la planète et ce long travail de recensement de l’existant est loin d’être terminé. La communauté scientifique estime que la moitié des espèces vivantes que nous connaissons pourrait disparaître d’ici un siècle, compte tenu du rythme actuel de leur disparition 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel d’extinction ! Cette érosion accélérée de la biodiversité n’est pas naturelle : elle est liée quasi exclusivement aux activités humaines.


Que dit le projet de loi ?

Annoncé par le Président de la République dès 2012, ce texte est aujourd’hui porté au Gouvernement, par la Ministre de l’écologie Ségolène Royal, et au Sénat, par le sénateur Jérôme Bignon (LR). Avec un espace maritime de 11 millions de km2 et ses territoires d’outre-mer, la France dispose d’une des plus grandes diversités animales et végétales du monde. Le projet de loi « reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » s’attache à renouveler la définition et la vision de la biodiversité ainsi que les moyens d’action pour sa protection, avec notamment l’introduction du principe de solidarité écologique entre les territoires.

Deux mesures clefs du projet de loi :

1 - La création de l’Agence française de la biodiversité, qui devrait voir le jour dès 2016. Elle deviendra l’unique interlocuteur des différents acteurs de la biodiversité : associations, entreprises ou collectivités locales. D’une dotation de 226 millions d’euros et composée de 1 200 agents, elle regroupera l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’Établissement public des parcs nationaux, l’Agence des aires marines protégées et le groupement d’intérêt public "Atelier technique des espaces naturels ».

2 - Le texte offre enfin un cadre juridique clair à la recherche et au développement sur le territoire français, portant notamment sur le thème de la génétique. Les acteurs publics voient leurs procédures simplifiées quant à leur action en faveur de la préservation de l’environnement, plaçant ainsi l’Etat et les collectivités au premier plan de cette reconquête de la biodiversité.


Une consultation citoyenne est lancée à l’initiative de Joël Labbé en collaboration avec le rapporteur du texte au Sénat Jérôme Bignon sur le site Parlement & Citoyens, ici >>
Le projet de loi sera examiné en séance publique au Sénat à partir du 19 janvier.

Entre le 21 décembre et le 18 janvier, chacun d’entre vous est invité à participer à cette nouvelle consultation et contribuer à l’élaboration du texte de loi.

Vous avez maintenant la possibilité de faire entendre votre voix alors n’attendez plus et CONTRIBUEZ , ici >> !

AVIS D'ENQUETE PUBLIQUE, Stockage de matières et produits combustibles, ZAC du Parc de l'A5 sur le territoire des communes de Moissy-Cramayel et Réau. Exprimez-vous !

La société PERCIER RÉALISATION DÉVELOPPEMENT (PRD) a présenté une demande pour être autorisée à exploiter un entrepôt de stockage de matières et produits combustibles, Lot 4c, situé sur le territoire des communes de Moissy- Cramayel (77550) et Réau (77550), ZAC du Parc de l'A5, rue Denis Papin.
Le dossier de la demande comprenant notamment une étude d'impact et l'avis de l'autorité administrative de l'Etat compétente en matière d'environnement sera tenu à la disposition du public en mairies de Moissy-Cramayel et Réau, communes-site, ainsi que de Lieusaint, Savigny-Le-Temple, Cesson et Vert-Saint-Denis pendant toute la durée de l'enquête aux jours et heures d'ouverture des mairies.
Le commissaire enquêteur se tiendra à la disposition du public en mairies de Moissy-Cramayel et Réau pour recevoir ses observations aux dates et heures indiquées ci-dessous :
En mairie de Moissy-Cramayel
- le lundi 28 décembre 2015 de 9h00 à 12h00

En mairie de Réau

- le mardi 5 janvier 2016 de 15h00 à 18h00
En mairie de Moissy-Cramayel
- le mercredi 13 janvier 2016 de 15h00 à 18h00

En mairie de Réau

- le lundi 18 janvier 2016 de 15h00 à 18h00
En mairie de Moissy-Cramayel
- le samedi 30 janvier 2016 de 9h00 à 12h00

Pour information
L'étude d'impact et l' "Avis de l'autorité environnementale" publié par la DRIEE Ile-de-France de juillet 2012, il est consultable ici >> est obsolète !
A lire impérativement si vous souhaitez participer à cette enquête. (exemple: l'environnement naturel et Environnement humain, page 2, etc.) présenter une étude de 2012 sur une enquête publique en 2016 c'est un peu limite, car n'importe quel riverain de ces deux communes y aura remarqué depuis de notables bouleversements. Et si vous lisez les différentes conclusions du document, tout est sous contrôle. "que" 450 véhicules jour, les premières habitations ne sont "qu'à" 300 mètres, etc. Bref, c'est bien engagé.
Comme sur notre précédent article "Le parc d'activités de Sénart-A5 - Seveso or not Seveso ?"
Nous nous posons à nouveau la question: à quoi servent les enquêtes publiques ?

Combs-la-Ville - Requalification du secteur « des deux coupoles »

"Projet présenté par le Maire aux conseils de quartier le vendredi 3 juillet 2015

Présentation annotée par François Verret – Membre du Conseil de Quartier de Bois l’Evêque"

Introduction
Ce projet a été présenté aux membres des groupes de quartier le vendredi 3 juillet. Il est également présenté dans le N°161 de Rencontre (Septembre 2015) Il est à noter qu’il n’a pas fait l’objet d’une consultation de ces membres, le projet étant complètement ficelé...

De quoi s’agit-il ?
En résumé : la Coupole revient à la charge exclusive de la commune, la piscine est réhabilitée et 8 immeubles sont construits sur le secteur pour financer en partie le projet...

Comment lire les commentaires :
Tous les commentaires sont en vert (1) à (6) dans la présentation du projet ci-dessous
Celle-ci (tout ce qui n’est pas en vert) a servi à la présentation du 3 juillet et a été envoyée ensuite à l’ensemble des membres des Conseils de Quartier. Elle n’a pas été modifiée dans le présent document.


Situation actuelle

Situation future




















Présentation du projet: "Un projet global et cohérent"

• Dialogue de la culture et du sport:
- Réappropriation de la Coupole par la ville (1)
- Réhabilitation de la piscine et création d’un nouveau centre nautique (2)

• Aucune dépense pour la commune: (3)
- « Bouclage » du financement de la piscine assuré par les subventions et la vente des terrains

• Urbanisation maîtrisée:
- Apport de population pour créer de la vie... (4)
- Dans des proportions raisonnables (5)

• Lien social et mixité:
- 215 nouveaux logements dont 52 en locatif social
- Le centre d’activités sociales Trait d’Union reconstruit
- Une zone commerciale à proximité (P. Picasso)

• Préservation de l’environnement:
- Le projet s’inscrit dans son environnement
- Faible empreinte environnementale des nouveaux logements (6)
- Création d’un cheminement piéton-cycle le long de la piscine de la rue Jean-François Millet au parc central
- Végétalisation importante du site de la piscine
- La résidence des Carneaux totalement préservée

Commentaires

(1) Réappropriation de la Coupole par la ville
Cela correspond en fait au départ de la Scène Nationale de Combs La Ville (ainsi que de la Rotonde à Moissy) vers le grand Théâtre de Sénart... Après les commerces et les loisirs, c’est la culture qui s’éloigne des centres villes pour une concentration des services de tous ordres au Carré Sénart, avec les besoins de déplacement, et donc de parking, que de tels choix génèrent. Mais ces équipements de prestige, s’ils contribuent à la disparition des terres agricoles, sont plus flatteurs pour nos élus de Sénart que la rénovation des équipements actuels.
Reste donc un bâtiment qui devra vivre avec la seul part communale (450 000 € par an) qui était versée au fonctionnement de la Scène Nationale. Une charge identique pour la commune, la qualité de Scène Nationale en moins.
Dans un contexte de restriction budgétaire qui s’impose aux collectivités, on peut s’inquiéter du devenir réel de cette réappropriation.

(2) Réhabilitation de la piscine
Construite dans les années 70, nul doute qu’une réhabilitation soit la bienvenue pour cet équipement très utilisé par les Combs La Villais. Reste à voir à quel prix ce projet se réalise...

(3) Aucune dépense pour la commune
En complément des subventions qui peuvent être obtenues pour un tel projet, le bouclage financier est assuré par la vente des terrains alentour, actuellement en espaces verts et non bâtis, pour y construire 8 immeubles.
Ceci appelle plusieurs commentaires :
- Un tel lien entre une dépense et une recette exceptionnelle pour la financer n‘est qu’une construction intellectuelle. En pratique, la commune perçoit des recettes avec lesquelles elle construit un budget permettant d’engager des dépenses. Le lien présenté ici n’est que « géographique », mais n’a pas d‘autre justification rationnelle.
- Il faudrait donc plutôt comparer cette dépense aux autres dépenses faites par la commune pour juger des priorités à donner. Il serait sûrement ainsi possible de voir que certaines dépenses pourraient être réduites voire stoppées pour permettre de financer un projet tel que la réhabilitation de la piscine.
- La densification du cœur de ville s’opère déjà fortement par la disparition de propriétés individuelles et leur remplacement par du collectif. Cela génère des entrées supplémentaires d‘impôts locaux qui devraient permettre de financer les projets de la commune.
- Finalement, cette opération s’affiche comme indolore pour la commune alors qu’elle se fait par la cession d’une partie de son patrimoine d’espaces verts ou non bâtis.
- Et il est en effet à craindre que tant que le projet est présenté comme étant sans impact financier, il sera accueilli sans souci par la population... La notion de biens communs est devenue quantité négligeable dans une société individualiste
- Une telle gestion interroge sur le moyen ou long terme : comment les projets seront financés lorsque la commune n’aura plus de patrimoine ?

(4) Apport de population pour créer de la vie
- Il est en effet intéressant de noter que, lors de la réunion de présentation, le quartier actuel était présenté comme « sans vie, ayant besoin d’être redynamisé »... C’est oublier la forte animation durant le forum des associations mais également la présence permanente de piétons et promeneurs que l’on peut y voir tout au long de l’année.
- Cet argument n’était là que pour introduire le projet d’urbanisation à venir.
Car « quand on veut se débarrasser de son chien, on dit qu’il a la rage »... ainsi le quartier a été présenté comme mort et à redynamiser.
- A noter de plus le concept nouveau qui voudrait que la création de 215 logements «crée de la vie ». L’expérience prouve que cela contribue à amplifier le caractère de ville-dortoir plutôt qu’à créer une quelconque animation.

(5) Dans des proportions raisonnables
- Là encore, la notion de raisonnable est éminemment subjective. Le chiffre donné ensuite de 215 logements (soit 8 immeubles R+4) correspond à 600 à 800 personnes quand même...
- Mais il faut surtout retenir le nombre de véhicules que cela ne manquera pas d’amener sur le secteur. Avec un minimum de 300 voitures, cela correspond au double environ du parking de la Coupole. La photo de début de présentation montre combien ce paramètre a été largement sous dimensionné. Il est à craindre que cela ne devienne une vocation pour l’Espace Central tout proche dont il a été dit en réunion « qu’il faudra bien s’en occuper un jour ».

(6) Faible empreinte environnemental des nouveaux logements
- Cet argument couvre en général l’isolation des bâtiments et leur faible consommation énergétique. C’est indéniablement un effort nécessaire et réel mais l’empreinte environnementale ne se résume pas à cela. Il faut noter par exemple l’imperméabilisation quasi complète des pourtours des dernières résidences construites sur la commune (parking goudronnés jusqu’au moindre recoin) qui ne laisse pas la moindre parcelle à la biodiversité pourtant fortement menacée.

En conclusion
- Il est intéressant de comparer ce projet avec les premières phases d’urbanisation de Combs dans les années 70 :
A cette époque, la qualité de vie était un élément pris en compte dans l’urbanisation avec, précisément, l’implantation de la Scène Nationale et de nombreux espaces verts, dont notre ville est fière à juste titre.
Aujourd’hui, ce sont les logiques économique et financière qui priment, la Scène Nationale (et la culture) s’en vont et les espaces verts servent de variable d‘ajustement financier.
- Ce 3 juillet, la réunion s’est tenue par un jour de canicule qui illustre bien l’ère de dérèglement climatique dans laquelle nous entrons. Il serait essentiel de repenser toutes les décisions qui contribuent à cette situation, l’urbanisation effrénée sur le territoire de Sénart en étant une, de toute évidence.
Mais il semble que les signaux ne soient pas encore assez forts pour que les décideurs à tous les niveaux, dont nos collectivités locales, prennent les mesures qui s’imposent.

Nota :
Ces commentaires sont le fruit de la réflexion d’un citoyen, membre de Conseil de Quartier depuis l’origine. Il ne faut pas y voir une quelconque attaque politique puisque visant autant les choix des élus de Sénart (de Gauche) que ceux de la commune (de Droite). A noter que ces commentaires ne s’en prennent pas aux personnes mais aux choix qui, mis bout à bout, conduisent à de profonds bouleversements du territoire (pour ne pas dire à son massacre).
La généralisation de ces choix à tous les niveaux de notre société conduisent finalement à une destruction irrémédiable de notre environnement.
Les conséquences globales pour la planète, à commencer par le dérèglement climatique dont on ressent déjà les effets, sont aussi le résultat de la somme des décisions locales prises tous les jours par nos représentants élus.

Par François Verret – Membre du Conseil de Quartier de Bois l’Evêque
(Contact : francois.verret@orange.fr)

Responsabilité civile VS les futures devises de la République

Avec six millions de suffrages, le parti d’extrême droite gagne 1,3 million de voix comparé aux élections européennes de 2014. Mais c’est aussi plus de 22 millions d’abstentionnistes, soit 50% des électeurs, auxquels il convient d’ajouter 900 000 votes blancs et nuls, la société civile porte aussi sa part de responsabilité.
Lorsque en pleine conférence internationale sur le climat, le parti qui compte le plus d’élus ouvertement climato-sceptiques, les plus hostiles à l’écologie, remporte une bataille électorale... n'est-ce t'il pas le pas le dernier des paradoxes ?
Celles et ceux qui prétendent incarner une alternative à l’austérité, aux inégalités croissantes, à la gestion du court terme comme seule stratégie politique, se révèlent eux aussi incapables de séduire.

La montée des populismes, des idées d’extrême droite, de la xénophobie, des sectarismes et des fondamentalismes est une réalité extrêmement inquiétante dans toute l’Europe et notamment en France. En effet, ces dérives n’apporteront aucune solution à la grave crise financière, économique, sociale et politique que nous traversons. Bien au contraire, l’histoire nous enseigne que l’exclusion, le rejet de l’autre, le repli de la France sur elle-même ou la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui ne peuvent conduire qu’à la division, à l’affrontement et à l’échec.

Avec des inégalités sociales qui persistent, un accaparement toujours plus important de richesses par une fraction de la population, une Europe paralysée avec un fonctionnement toujours si peu démocratique vingt-deux ans après le traité de Maastricht et des pays membres incapables de proposer un cadre commun autre que la mise en concurrence sociale, économique et fiscale de leurs citoyens, que nous reste t'il ?

La résistance, le dialogue et la construction, pour qu'indignité et lâcheté ne deviennent pas les futures devises de la République.

Marc de Sénart Citoyens